Cancer du sein hormono-dépendant

En avril 2019 (j'avais 53 ans), on m'a diagnostiqué, lors d'un contrôle, un cancer du sein : carcinome infiltrant grade 1, cancer qualifié d'hormono-dépendant avec plusieurs nodules de 3 à 8 mm.

Très vite, les oncologues-chirurgiens m'ont proposé une ablation du sein (partielle au départ, puis totale après avoir passé l'IRM), suivie d’une radiothérapie et peut-être une chimiothérapie. La machine s'emballait: l'opération était programmée dans les 3 semaines. Tous ces traitements étaient pour moi une horreur. J 'avais besoin de me poser, d'y voir clair. J'ai connu "la nuit noire de l'âme", je pensais à ma fin proche, à mes enfants qui n'avaient pas fini leurs études. Tout en moi était tristesse.

Finalement après avoir consulté 3 oncologues : 3 avis identiques, je rejetais cette proposition insupportable pour moi, d'ablation du sein, suivi d'un traitement lourd qu'on me présentait comme si c'était quelque chose de courant, surtout d'incontournable !

Et tout cela bien sûr en hôpital de jour : «Madame, vous pourrez rentrer chez vous le soir, voire le lendemain». Ce type de phrase me glaçait.

Je revoyais ces campagnes promotionnelles d'Octobre Rose qui disaient qu'aujourd'hui le cancer du sein se soigne très bien...surtout si nous faisons un dépistage régulier. Quel abus de langage. Quels sacrifices consentis par les femmes. A quel prix cela se faisait-il ?

Finalement, je n'ai pas pu accepter ce protocole et le corps médical m'a laissé dans mon immense désarroi, me faisant au passage des remarques pour le moins «indélicates». Tout en moi rejetait cette façon de me «soigner».

Cependant la mort était une question que je ne voulais pas éluder. Il me semblait naturel de la regarder pour mieux rentrer dans la vie. Je décidais de ne plus encaisser de stress et de changer de vie, au moins momentanément, en laissant tomber mon travail pour un temps et le stress qu'il pouvait engendrer. Je me centrais sur moi.

Après plusieurs jours de recherche, je suis tombée sur le livre de Laurent Schwartz sur le Traitement Métabolique. Je me suis dit que je n'avais rien à perdre et tout à gagner en essayant autre chose.

J'ai pris contact avec vous (Association Cancer et Métabolisme: ACM). J'ai entendu votre témoignage qui a été précieux pour moi et j'ai donc adhéré à votre association en juin 2019. J'ai reçu votre réponse le dimanche de la Pentecôte.

A partir de ce moment-là, j'ai commencé le traitement métabolique. Tout en faisant régulièrement des contrôles (échographies mammaires notamment). Mes nodules semblaient toujours là, sans développement toutefois. C'était déjà très encourageant. Je me sentais bien, la sidération était dépassée et malgré des moments de doute, je reprenais peu à peu la maîtrise de ma vie. J'étais positive et enthousiaste.

Pourtant chaque fois que je retournais dans un service de radiologie ou d'oncologie, j'étais dans une grande anxiété les jours d'avant l'examen. Je ne supportais plus les blouses blanches, les discours moralisateurs, le mot «protocole». Cela me poursuit encore.

J'ai vu une naturopathe régulièrement. Je travaillais sur mes peurs. On m'a toujours dit que la peur était mauvaise conseillère et je l'ai vérifié à de nombreuses reprises.

J'ai aussi changé d'alimentation en mangeant beaucoup plus de légumes (Bio) et en faisant de nombreux jus.

Conformément au traitement métabolique et à de nombreuses recommandations de chercheurs en la matière, je suivais un régime sans sucre, avec le moins possible de glucides et de produits laitiers Je n'étais pas trop stricte, mon bon sens m'indiquant qu'il ne faut pas être dans l'excès.

Je faisais de longues marches régulières dans la nature. Je m'extrayais de la ville le plus possible. J'avais repris chaque semaine mes séances de Biodanza.

Je voyais également un ami micro-kiné dont les soins me faisaient un immense bien et en qui j'avais toute confiance. Je rencontrais de nombreuses personnes, certaines s'étant soignées autrement, je cherchais, je lisais beaucoup sur le sujet. Cela me prenait quasiment tout mon temps.

En janvier 2020 (toujours sous traitement métabolique) mes nodules semblaient avoir diminué à l'échographie. Mes analyses de sang étaient bonnes. C'était très encourageant. Je n'avais aucun effet secondaire négatif.

En février 2020, au bout de 9 mois, je rencontrais un oncologue qui acceptait de me suivre. Il m’a prescrit une hormonothérapie (sous forme de 2 demi-injections espacées de 3 mois) afin de stopper mes règles ainsi que du Cyclophosphamide en 50 mg (chimio "douce") en association avec un Palbociclib 75 mg. Même si j'avais rejeté l'allopathie, ce médecin était aussi dans l'écoute et entendait ce que je lui disais.

Environ 10 jours après le début du traitement, le virus Covid-19 semblait s'installer en France et je rappelais l'oncologue pour lui dire que je souhaitais diminuer les doses pour ne pas perdre mon immunité. Je pris donc seulement 3 cachets de Cyclophosphamide 50 mg par semaine sur 8 semaines et 2 à 3 du Palbociclib 75 mg . Je faisais suivant mon ressenti et les circonstances. Mes analyses de sang montraient une surcharge sur le foie (Gamma en forte hausse...). En ce qui concerne les 2 demi-injections en intramusculaire de Décapeptyl 11,25, espacées de 3 mois, cela a effectivement stoppé mes règles mais a aussi engendré chez moi des bouffées de chaleur, des changements d'humeur, une diminution de la Libido et une certaine tendance à déprimer, ce que j'avais jusqu'alors évité. La baisse des hormones a des effets très importants provoquant une ménopause forcée. La prescription était pourtant la moins dosée.

J'ai fait des petits jeûnes, souvent 1 journée par semaine. L'autophagie me paraissait une voie intéressante. Je stimulais mon système immunitaire en prenant de la vitamine D3.

Je faisais (suivant les prescriptions de l'oncologue) des analyses de sang chaque mois pour que nous puissions suivre ce qui se passait.

Je pris aussi de la spiruline.

Je faisais régulièrement des soins énergétiques auprès de personnes dont j'avais pu vérifier sur moi l'efficacité (magnétiseuse...). Souvent les malades ne le disent pas à leur médecin craignant le ridicule. Je souhaite ici le mentionner car cela me faisait le plus grand bien et il est très important d'exposer tous les aspects abordés. Notre personne ne se résume pas à un corps.

Bien-sûr, comme je n'avais pas accepté le protocole classique en avril 2019, aucun membre des services d’oncologie rencontré ne me proposa d'accompagnement psychologique.

Mais j'avais constitué autour de moi une formidable équipe en qui j'avais confiance, je souhaitais être accompagnée mais aussi je voulais rester «Maître à Bord». En cela l'Association Cancer et Métabolisme a été essentielle pour moi. J'ai pu poser des questions sans être jugée et ce type de soutien est capital pour tenir sur la durée. C'est le fil conducteur de la réussite.

Je me suis éloignée temporairement de certains amis ou membres de ma famille qui me renvoyaient leur peur. Je n'avais pas besoin de cela en plus. Je n'en voulais à personne, je souhaitais juste m'écouter et m'accrocher à cette guérison que j'imaginais possible. C'est toute la difficulté, il faut gérer l'entourage, car peu de personnes sont susceptibles de vous accompagner, elles sont dans un conformisme médical. Je tiens à le souligner car il s'agit là d'un «deuxième combat».

Heureusement mon compagnon veillait. Il m'encourageait dans mes choix et m'accompagnait. Il a toujours cru en ma guérison. J'apprenais peu à peu à me stimuler mentalement pour visualiser ma guérison. Je mettais tout en œuvre pour régler mes problèmes de rancune et je chassais mes dernières colères avec la vie, la sérénité me semblant indispensable à une véritable guérison. Je priais. Je méditais.

En juin 2020, lorsque je passais mon IRM, comme prévu avec l'oncologue, les nodules n'étaient plus là.

J'étais heureuse comme vous pouvez l'imaginer. J'avais beaucoup appris sur ce monde et sur moi-même. Et là encore je restais sereine. On parle toujours de rémission en cancérologie, jamais de guérison. Pourtant je me sens guérie.

Quel que soit mon avenir, je suis sur mon axe, en accord avec moi-même sur tous ces choix qui me conviennent. L'essentiel pour moi, comme l'écrivait William Ernest Henley, est de rester «Capitaine de mon âme».

L'adhésion du malade à son traitement est capital. Pour ma part j'avais la conviction que je ne me remettrais pas du traitement de choc que l'on me proposait en premier lieu et qu'il me fallait trouver une autre solution.

En cela appartenir à ce type d'association (ACM) est primordial. Se sentir appartenir à un groupe, compris, soutenu est une «combinaison clé», capitale pour le maintien du moral du malade.

 

Voilà mon parcours. J'ai essayé de décrire tous les chemins empruntés. Chacun fait en fonction de ce qu'il est. Chacun d'entre nous est un être singulier. Et au regard de mon expérience, il me semble que pour guérir, il est nécessaire d'adhérer complètement à son traitement, à la façon dont on se soigne. Ce respect envers soi est indispensable.

Merci encore à vous, Gilles de la Brière et à votre Association.

Jo